annie barrat


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Ces peintures récentes ont été conçues à partir de document en prise avec la réalité.

Un désir de réagir à la pression d’un «trop de réalité» motive mon travail. Il s’ensuit des espaces disponibles à voir et à vivre, qui intègrent le désir et le rêve.

Ma méthode se limite à vider les images de leur substance, à instaurer des décalages, des transpositions, des correspondances et à mettre en évidence l’idée de la relation entre le monde et le tout au monde.

Formes, couleurs, lignes, espace, lumière, participent à une invitation silencieuse dans l’écart du réel.

Tout y est corps, déplacements et multiplicité.

Corps de la chose mentale, corps qui se dissimule, corps qui se volatilise pour laisser place à un espace flottant et radiant mettant en question la pesanteur.

Importance du vide qui peut accueillir le réel ou qui peut échouer.

Corps de la ville, corps de la déambulation visuelle.

La ligne qui ne cesse de changer de direction et la couleur signalent des formes vidées, comme retenues au bord du vide. Vibration partagée sur des surfaces couleur « fond de teint ».

L’évocation de l’absence va de pair avec une obstination à être. En fait, il y va de rien moins que d’expeauser le vide initial, ouvert, au commencement de tout.

Le jeu n’est pas clos, il est sans fin et sans limite.

L’enjeu de l’expérience se nomme simplement autonomie, légèreté et liberté.

Annie Barrat Juin 2002